Ils sont 4 vacccins pour un débat : pour ou contre ? Pfizer-BioNTech, le premier arrivé, AstraZeneca, le plus critiqué, Moderna et le petit dernier, Janssen J&J, se heurtent avec autant de force aux mêmes craintes et aux mêmes espoirs.
Les doutes sont légitimes mais les chiffres sont plus éloquents. Le site Internet développé par Guillaume Rozier, jeune diplômé de 24 ans et ingénieur informatique, www.covidtracker.fr, nous montre déjà l’effet de la vaccination.
Au moment où nous écrivons ces lignes, alors que 45% des plus de 75 ans ont déjà reçu au moins une dose de vaccin en France, en un mois (du 7 février au 13 mars) le taux d’incidence du Covid-19 est passé de 373 cas pour 100 000 habitants à 195 cas chez les plus de 90 ans et de 191 à 147 chez les personnes entre 80 et 89 ans. Le taux augmente dans toutes les autres tranches et cette tendance est identique dans le Loiret.
Nous l’avons vu depuis un an, les choses sont fragiles. La situation nous impose une certaine prudence mais l’espoir est là. Le peuple français, même s’il peut se montrer parfois méfiant, est l’héritier d’une riche et grande histoire avec la vaccination. Ne l’oublions pas et demandons nous s’il est vraiment utile de savoir si l’on est pour ou contre.
3 QESTIONS À DIDIER PÉNAGER
Didier Pénager est docteur à Saint-Jean de Braye et intervient dans plusieurs de nos établissements. Nous lui avons posé 3 questions.
Quelle est la différence entre un vaccin à ARN messager et un vaccin à vecteur viral ?
Didier Pénager : Le premier agit sur notre système de défense en introduisant un fragment de matériel génétique du virus qui permet aux cellules humaines de le décrypter et de le transformer en matériel viral pour ensuite créer des anticorps. Le second injecte un analogue viral atténué, mais très proche du coronavirus, qui incite l’organisme humain à produire directement les anticorps. En résumé le premier porte une action indirecte tandis que l’autre est plus direct mais les deux ont la même conséquence : nous protéger.
Constatez-vous un engouement pour la vaccination ?
D.P. : En tout cas il n’y a pas beaucoup de refus ! En cabinet les personnes âgées font la demande et dans les MAS environ 90% des personnes sont d’accord.
La vaccination sera-t-elle ouverte au grand public rapidement ?
D.P. : Il est normal de donner la priorité aux plus vulnérables et à celles et ceux qui sont en première ligne depuis un an, les professionnels de santé et du médico-social en particulier. Même si rien n’est figé, mai-juin est un horizon raisonnable pour toutes les autres catégories de la population. Nous verrons alors sûrement arriver des « vaccinodromes ».