Céline Miodini, ergothérapeute au SAMSAH
« Les personnes que j’accompagne ont perdu ou perdent progressivement des capacités. Le numérique peut leur permettre de réutiliser des objets du quotidien (télévision, ordinateur, téléphone, volets, etc.) même si je peux constater chez certaines une réticence ou même une peur.
J’évalue les capacités restantes et les possibilités d’adaptation qui peuvent être très variées puisqu’il y a une grande diversité de handicap au SAMSAH. La plateforme met ensuite du matériel à notre disposition pour tester et mettre en situation. Les projets se finalisent ainsi plus rapidement !
L’évolution des nouvelles technologies est très rapide. Grâce à la plateforme nous n’avons plus besoin de faire la veille et elle nous oriente même vers les bonnes entreprises. »
Marie-Thérèse Elias, trésorière des PEP 45
« J’ai toujours assisté aux réunions de la MAS La Devinière réunissant les parents. Un prototype de contacteur pour allumer la lumière nous a un jour été présenté avec une promesse : aller vers plus d’autonomie des résidents.
Le projet a été peaufiné pour augmenter le champ des possibles et pour définir un budget. Nous avons pris la décision en 2017 de dégager des ressources internes pour financer l’expérimentation. Suite à un important travail de sensibilisation auprès de tous les acteurs du médico-social, l’ARS a commencé à financer en 2019 cette plateforme pour 5 ans.
On constate aujourd’hui que tout le monde y a trouvé son compte avec une grande appropriation, y compris pour les moins autonomes. Avec le développement du numérique nous devons continuer à fixer les limites et veiller notamment à la protection des données. Nous sommes prêts avec le CA à accélérer ce travail d’éthique. »
David Rouilly, économe à l’IME La Source
« Nous avons fait appel au numérique dans un but bien particulier : sécuriser nos internats hors site.
La technologie vient d’être installée et va nous permettre de déclencher l’alerte si un événement inhabituel est détecté : fumée, intrusion, etc. Une formation est prévue pour répondre aux questions des cadres d’astreintes, de l’équipe technique ou des surveillants de nuit qui seront les premiers informés en cas de problème.
Sur le long terme, la mise en place d’un système de gestion d’énergie nous intéresse pour réduire notre consommation mais nous donnons pour l’instant la priorité à la sécurité des jeunes accueillis et des bâtiments. »
Mike Onraedt, résident à la MAS Les Saulniers
« Ça va faire 2-3 ans maintenant que je peux gérer mes lumières de lit, mes volets, ma porte d’entrée et la lumière de ma chambre grâce à l’environnement connecté. J’aimerais aussi pouvoir gérer la lumière de ma salle de bain mais celle-ci n’est pas encore équipée.
Concrètement j’utilise une Google Home à qui je donne des ordres en commençant par “OK Google”. Je peux aussi le faire sur mon smartphone ou ma tablette tactile que j’utilise depuis longtemps.
C’est une technologie utile pour moi mais j’identifie un seul problème : elle est dépendante à la wifi et si les problèmes de connexion sont récurrents, l’utilisation devient difficile. C’est le cas ici. »
Isabelle Annaheim-Jamet, directrice de l’offre médico-sociale à l’ARS, et Agnès Hubert-Jouanneau, directrice adjointe de l’offre sanitaire
« Le groupement régional d’appui au développement de l’e-santé aide l’ARS à accompagner les acteurs dans la mise en place et la prise en main d’outils numériques. Il travaille par exemple sur la question de la télé-médecine qui connaît un essort important.
Le programme national “ESMS numérique” est actuellement déployé dans la région pour harmoniser les outils utilisés par les établissements et services médicosociaux. Nous voulons par ce biais accélérer la mise en place du dossier unique informatisé qui répondra à l’évolution de l’offre médico-sociale désormais davantage tournée vers les besoins de la personne. Un travail d’éthique doit évidemment être mené et une réflexion est d’ailleurs en cours à l’ARS.
Nous avions déjà réalisé un état des lieux mais on constate aujourd’hui que le développement du numérique s’impose à tous. Des indicateurs sur la question ont même été intégrés au tableau de bord de l’ANAP.
De nouveaux appels à projets vont bientôt être lancés pour faire émerger du terrain des projets innovants, basés par exemple sur l’intelligence artificielle.
On peut considérer que l’on est en train de rattraper notre retard en comparaison à d’autres pays européens. On peut aussi dire que la fracture numérique entre les territoires ou les résistances aux changements numériques nécessitaient une méthode organisée. Désormais nous l’avons et nous l’appliquons. »